L’acide utilisé dans notre cours de chimie brûlait tout ce qu’il touchait : il avait fait un trou dans un bloc de bois, laissé une grosse marque dans une bassine métallique, et marqué le dessus de la table d’une profonde brûlure. Le professeur nous avait donné des gants de protection et des lunettes pour manipuler les béchers de liquide caustique, mais on était quand même très prudents et légèrement craintifs. Notre professeur avait réussi à nous mettre en garde pour qu’il n’y ait pas d’accidents. Plusieurs élèves ont refusé de participer à l’expérience, les autres l’ont faite en respectant bien toutes les étapes de sécurité, en poussant un soupir de soulagement en reposant la bouteille d’acide.
Laissons maintenant la comparaison avec le laboratoire de chimie pour revenir dans la vie réelle. Il existe aussi une substance caustique comme celle que nous avons utilisée en classe de chimie : la critique. Il n’y a pas d’étiquette d’avertissement, mais cette « substance » est tout aussi dangereuse.
- La critique peut ronger les âmes sensibles.
- La critique laisse de profondes cicatrices dans les familles, les mariages et les amitiés.
- La critique s’attaque à la beauté de la foi, et noircit l’amour et l’espoir.
La critique peut facilement voler la joie lorsque la situation n’est pas parfaite où que les événements ne répondent pas à vos attentes. C’est une bête vorace qui engloutit beaucoup d’efforts honnêtes, de gestes d’amour ou de bonnes actions sans même un regard en arrière.
En empoisonnant toutes les relations qu’elle touche, la critique peut rapidement devenir très lourde à porter. Les personnes qui vivent avec un conjoint critique font constamment des efforts et pourtant, cela n’est jamais assez. Parfois, elles se découragent et arrêtent même toute tentative.
Pour abandonner la critique, il faut commencer par observer les racines empoisonnées qui nourrissent cet arbre.
Les 3 racines empoisonnées de l’arbre de la critique
Insécurité
Une personne qui critique se construit en démolissant les autres. Pointer du doigt les échecs, les erreurs et les défauts des autres peut donner un sentiment de suffisance, d’orgueil et de supériorité.
Ingratitude
Au lieu d’être reconnaissante pour chaque don, action ou parole aimable, la personne qui critique évalue tout à l’aune d’une norme de perfection inatteignable. Elle se plaint et proteste lorsque l’interlocuteur n’atteint pas son but. Elle se plaint de ce qu’elle n’a pas au lieu d’apprécier ce qu’elle a.
Égoïsme
La critique s’invite chez les personnes qui ont des exigences et s’attendent à être servies. Elles pensent que leurs besoins doivent être satisfaits en premier, que leurs désirs doivent être comblés immédiatement et que leurs préférences doivent être honorées avant celles des autres.
Heureusement, il existe un remède contre la critique, même si le processus est souvent lent et douloureux. Les habitudes qui consistent à démolir les gens au lieu de les édifier, à critiquer au lieu de les féliciter et à se plaindre au lieu d’être reconnaissant sont difficiles à changer, mais cela n’est pas impossible. Luc 1.37 nous assure que rien n’est impossible à Dieu.
Quatre étapes pour se débarrasser de la critique
Si vous-même ou une personne de votre entourage avez des tendances à la critique, voici quatre étapes pour bannir cet ennemi destructeur :
1. Nous avons de la valeur aux yeux de Dieu
Lorsque nous comprenons pleinement que l’amour de Dieu ne dépend pas de notre capacité à gagner sa faveur, nous pouvons cesser de nous mesurer à tous ceux qui nous entourent et trouver notre véritable valeur en Christ. Reconnaître que nous sommes tous en chemin, que notre progression n’est pas terminée nous donne la possibilité de faire preuve de grâce envers nous-mêmes et envers les autres lorsque nous ne répondons pas à une norme fixée dans notre esprit.
2. Admettons que la critique est un péché
Il est écrit dans Éphésiens 4.29 : « Qu’aucune parole malsaine ne sorte de votre bouche, mais seulement de bonnes paroles qui, en fonction des besoins, servent à l’édification et transmettent une grâce à ceux qui les entendent » . Prendre conscience de notre attitude destructive selon le point de vue de Dieu peut nous aider à mettre en pratique le principe de 1 Jean 1.9, « Si nous reconnaissons nos péchés, il [Dieu] est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de tout mal. » Une fois nos péchés confessés et pardonnés, nous pouvons nous réclamer de la victoire divine sur la critique.
3. Soyons reconnaissants
Chaque fois que vous êtes tenté de vous plaindre, forcez-vous à transformer votre mécontentement en gratitude. Il y a pourtant toujours une raison d’être reconnaissant dans chaque situation, mais nous devons nous entraîner à la rechercher. À mesure que nous remplissons nos cœurs et nos esprits de gratitude, les émotions négatives n’y trouvent plus de place. En fin de compte, la gratitude s’installe de façon permanente et les rechignements déménagent pour toujours.
4. Efforçons-nous de servir
Un cœur désintéressé fait passer les autres avant lui-même. Il donne plutôt que de prendre. Il sert au lieu de se faire servir. Philippiens 2.4 nous explique cette mécanique vertueuse : « Que chacun de vous, au lieu de regarder à ses propres intérêts, regarde aussi à ceux des autres » .
La miséricorde est l’opposé de la critique. Les personnes qui possèdent un esprit bienveillant ont une compréhension profonde de la miséricorde et de la bonté de Dieu. Elles reconnaissent rapidement leur propre besoin de miséricorde et sont prêtes à accorder cette même miséricorde aux autres parce qu’elles sont reconnaissantes de la façon dont Dieu les a traitées. Elles sont également conscientes que la façon dont elles traitent les autres déterminera, en grande partie, la façon dont Dieu les traitera.
Jacques 2.12–13 nous met en garde, « Parlez et agissez comme des personnes appelées à être jugées par une loi de liberté, car le jugement est sans compassion pour qui n’a pas fait preuve de compassion. La compassion triomphe du jugement » .
Tout comme j’ai pris des précautions pour me protéger de l’acide pendant mon cours de chimie au lycée, je veux aussi me protéger et protéger les autres du pouvoir destructeur de la critique. Lorsque je crois que j’ai de la valeur et que je suis aimée, que je suis convaincue que la critique est un péché, que je remplace la rouspétance par la gratitude et le service des autres, je peux semer la grâce autour de moi avec toutes les personnes de mon entourage. Je veux vraiment être ce genre de personne. Et vous ?